Arthur Grumiaux repose au cimetière des moines de l'Abbaye de Maredsous, auprès de ses amis musiciens, Dom Adrien Nocent et Dom Ambroise Watelet.
La stèle funéraire dessinée en 1986 par son ami architecte Jacques Moeschal contient les cendres d'Arthur Grumiaux ainsi que celles de son épouse Amanda Webb décédée depuis.
Le lien étroit entre Arthur Grumiaux et l'abbaye de Maredsous date de la petite enfance du violoniste. En effet, pour se rendre au conservatoire de Bruxelles, Arthur Grumiaux et son grand-père prenaient le train. Ils y ont fait la rencontre d'un moine bénédictin et Arthur Grumiaux lui a joué un morceau de violon dans le train en mouvement. Le moine, enchanté, l'a invité à venir jouer à Maredsous où il a rencontré Dom Ambroise Watelet (Père abbé) et Dom Adrien Nocent, musiciens à leurs heures.
Depuis, Arthur et son grand-père passaient chaque année quelques jours à Maredsous (puis Grumiaux venait seul, en grandissant), et lors de ces séjours, ils ont joué du quatuor ensemble dans les combles de l'abbaye. Dom Adrien jouait très mal du violon, Dom Ambroise un peu mieux du violoncelle, et un autre moine était à l'alto.
Dom Adrien se remémore un souvenir: "Nous étions en train d'essayer de déchiffrer le quatuor "la chasse" de Mozart, beaucoup trop difficile pour nous tous, sauf pour Grumiaux bien entendu, qui connaissait (au moins) la partie de premier violon par coeur. Il jouait debout, en se promenant de long en large, ce qui me donnait un peu le tournis. Je me suis mis à "nager" honteusement, je crois que j'ai dû sauter une ligne. J'ai fini par m'arrêter de jouer, complètement désemparé. Alors Grumiaux est calmement venu se planter derrière moi et, lisant pardessus mon épaule, m'a remis sur les rails en sifflotant ma partie en même temps qu'il jouait la sienne".
Dom Adrien restera en contact avec Arthur Grumiaux toute sa vie, le croisant à Maredsous ou à Rome ou lors des tournées d'Arthur Grumiaux. Après le décès d'Arthur Grumiaux, il commencera un livre remémorant ses souvenirs avec le violoniste, mais qu'il ne terminera pas avant son décès en 1996 : "Mon ami Arthur Grumiaux, souvenirs inachevés".